|
|
Marriage | October 24, 1935
| Media object | Armes d’Isoard Format: image/png Image dimensions: 400 × 520 pixels File size: 55 KB Type: Coat of arms Note: Les Isoard de Chénerilles Les Isoard de Chénerilles
Source : Annales des Basses-Alpes 1899-1900, p. 269
BnF/Gallica : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5685671b
LES ISOARD DE CHÉNERILLES
L'historien Esmieu les signale aux Mées avec la qualification de damoiseaux, dès le XIIIe siècle. — Ils passent, au siècle suivant, à Digne. — Fiefs pour lesquels ils rendent hommage, dès les temps les plus anciens, aux comtes de Provence. — Ils font, en 1427, acquisition de la seigneurie de Chénerilles. — Ce fief passe par héritage à la famille de Salvan, d'Avignon. — Un rameau des Isoard de Chénerilles, à Sault. — La famille fixée à Aix, dès le XVIe siècle.
Louis d'Isoard de Chénerilles, qui ajoutait à son nom celui d'Amalric, « tant pour remplir les conditions testamentaires de sa mère que pour se distinguer de ses parents de la maison des Isoard », est-il dit dans des documents du temps, était seigneur aussi des villages ou fiefs d'Esclangon, du Castellar et de Lambert, pour lesquels il rendit hommage à la Cour des Comptes.
N'ayant pas d'enfants de son mariage contracté le 19 septembre 1574 avec Lucrèce de Villeneuve d'Espinouse, il fit son héritier, par son dernier testament (reçu Bernardin Hermite, notaire de Digne) du 28 juillet 1606, son neveu germain, Antoine de Salvan, d'Avignon, trésorier de la Chambre Apostolique du Comtat, fils de sa sœur unique Catherine et de son premier mariage avec autre Antoine de Salvan, lequel était aussi petit-fils d'une Amalric, « et à la charge de porter ses noms et ses armes ». Mais il laissa néanmoins ses offices de viguier et de lieutenant de viguier à Louis de Fournier de Champvert, fils du second mariage de sa sœur. Il mourut à Aix, le 28 juin 1608, et y fut enterré dans l'ancien tombeau des Matheron, dans l'église des Frères Prêcheurs, dont il avait hérité.
Lucrèce de Villeneuve d'Espinouse, qui appartenait a la religion réformée, fit son testament le 27 avril 1638 (1), dans lequel elle spécifiait vouloir être enterrée au cimetière des Religionnaires d'Espinouse, au tombeau de ses feux père et mère, Pierre de Villeneuve et Delphine d'Agoult de Seillon ; elle instituait son héritière Françoise de Villeneuve d'Espinouse, sa nièce, femme de Charles de Tabaret, seigneur du Chaffaud (2).
Louis d'Isoard d'Amalric de Chénerilles était fils unique d'Antoine Isoard, seigneur aussi de Chénerilles et des Sièyes, docteur aux lois, qui avait été viguier et juge royal de la ville d'Arles, de 1536 à 1543, et qui avait épousé Catherine d'Amalric, dame de Castellar, héritière d'un rameau de cette noble et puissante famille de la haute Provence et fille de Galéas Amalric et de Lucrèce de Lacroix, des seigneurs de Corbières et de Grambois.
(1) Amoreux, notaire de Digne. — Communication de M. de Juigné de Lassigny, qui vient de publier une importante histoire de la famille des Villeneuve. (Lyon, 1900, impr. Alexandre Rey, in folio.)
(3) L'historien de la famille des Villeneuve indique qu'elle fit, en 1645, un second testament en faveur de son frère Pierre et de son neveu François. — V. p. 94 de son ouvrage.
Antoine Isoard de Chénerilles, étant encore sans enfants, avait fait un premier testament le 10 décembre 1545, devant Jacques Rhodes, notaire d'Arles. Bien que les dispositions qu'il y manifeste aient été sans suite, nous jugeons intéressant de les énumérer ici, d'autant, d'ailleurs, que nous ignorons celles de ses dernières volontés (1).
Il désire, d'abord, être enterré au tombeau de ses ancêtres, s'il meurt dans la ville de Digne; mais, s'il meurt à Arles, on déposera son corps devant le grand autel des Frères Mineurs de cette ville.
Il fait un legs de 25 livres à distribuer aux pauvres de Chénerilles : d'autres legs, un de 10 florins à sa sœur Antoinette, religieuse à Sainte-Claire d'Arles, plus un vêtement complet ; après quoi, et vu les donations antérieures à elle consenties par leur père, elle devra être satisfaite et passer le restant de sa vie à prier Dieu pour lui ; un autre de 25 florins à son frère François Ysoard, moine de Saint-Pierre de Mont-Major ; un autre encore de 25 florins à son neveu Esprit Nadal, fils de sa sœur utérine Marceline, épouse d'Elzéar Nadal, seigneur de Beauvezet. Le testateur veut que les enfants mineurs de sa seigneurie de Chénerilles, qui n'auraient pas deux bœufs ou deux vaches pour labourer leurs terres, soient exempts du droit de fornage (2), que chaque habitant est tenu de lui payer à la Saint-Michel, et cet avantage leur sera continué tant que leur situation sera la même. Il fait son héritier son frère utérin Gaspard, qu'il appelle l'écuyer de Chénerilles, auquel il substitue son neveu Esprit Nadal, à l'exclusion de tous ses autres parents, surtout de son frère consanguin Louis ; et si, par hasard, celui-ci se trouvait un jour en ligne pour hériter de quelque chose de lui, il le remplace par son cousin germain noble François Barthélemy, seigneur de Sainte-Croix.
(1) Le 22 décembre 1527, Jacques Isoard avait fait rémission à son fils Antoine de sa seigneurie de Chénérilles, en présence du lieutenant du juge d'Aix, acte reçu par Pellèty, notaire de cette ville, substitué à Décitrane.
(2) Le droit de fornage, fornagium, enfournage, était celui qui se payait pour la mise en four, la cuisson des pains au four banal, appelé quelquefois droit de cuisage, de « cuire au four » ; il a donné naissance, énoncé sous cette forme, qui s'écrivait aussi quelquefois cuissage, à cette stupide invention d'un « droit du seigneur », que certains historiens ignorants ou mal intentionnés ont imaginé contre les mœurs du moyen âge.
Ce testament, fait évidemment pour exclure ce frère consanguin seulement, héritier avec lui de leur père, comme on va le voir, fut passé à Arles, dans la maison de noble Louis de la Tour, en présence de Jean Boyer et de Pierre Dastoing, docteurs aux droits, avocats au siège de cette ville.
Antoine Ysoard était lui-même fils aîné de Jacques Ysoard, seigneur aussi de Chénerilles, Malijay et les Sièyes, et de son premier mariage avec Madeleine aliàs Jeannette de Matheron de la Pérusse, fille d'Antoine de Matheron, seigneur d'Auzet (acte passé en 1494, devant Gaudemar, notaire à Digne). Jacques Isoard, après avoir eu six enfants de sa première femme (sans compter ceux qui moururent jeunes) s'était remarié, en 1512, avec sa cousine Marguerite de Matheron, fille de René, seigneur de Peynier, et de Louise de Blacas (1).
(1) René de Matheron était ce filleul historique du roi René. Il mourut le 15 mars 1533, et, par son testament de 1532, il avait institué héritier son fils Guilhaume, lui substituant son second fils Melchior et ensuite sa fille Marguerite, femme dudit Jacques Isoard. C'est en vertu de cette substitution qui, selon les usages, portait avec elle l'obligation de prendre les noms et les armes des Matheron, que plus tard Louis Ysoard et ensuite Claude et puis Jean-Baptiste, ses descendants directs, fils, petits-fils et arrière-petit-fils de la dame Marguerite, portèrent le nom de Matheron, comme on le trouve dans les actes publies de l'époque.
Le testament de Jacques Isoard, fait le 14 novembre 1537, nous permet de connaître sa nombreuse postérité et d'établir clairement sa descendance, qui a été chose obscure pour les généalogistes. Nommant d'abord les trois filles de son premier mariage : Jeanne, femme de noble Jean Meynier, de Forcalquier ; Marceline, épouse de noble Elzéar Nadal, et Honorade, mariée à Jean Potréry, docteur aux lois, il indique ensuite ses trois autres filles de sa seconde alliance : Antoinette, Andrivette et Jeanne, toutes les trois religieuses.
Les fils de son premier mariage sont : 1° Antoine, auquel il confirme à nouveau la donation de sa seigneurie de Chénerilles, qu'il lui avait faite le 22 décembre 1527, et qu'il nomme un de ses héritiers universels avec son frère consanguin Louis, aîné de sa seconde femme ; 2° Gaspard, l'écuyer de Chénerilles, auquel il fait un legs de 500 florins d'or (1).
(1) Gaspard d'Isoard, appelé, disions-nous, l'écuyer de Chénerilles, s'attacha à la personne du comte de Sault, son parent, très grand seigneur, comme on sait, et il devint son commensal assidu, son intendant général et entremetteur de toutes ses affaires (a). Le 21 avril 1582, Il obtint du roi Henri III des lettres de légitimation d'un fils naturel François-Jacques, qu'il avait eu de la demoiselle Louise de Clémens. C'est de lui, qui se fixa à Sault, que descend le rameau de sa famille qui habita ce pays et qui donna son nom de Chénerilles à un domaine dans cette commune, dont une branche de la famille des Ferry porta la dénomination, branche généralement connue sous les noms de Ferry de Chénerilles et dont le dernier représentant mâle ancien juge de paix, est mort à Apt il n'y a que quelques années.
(a) Les archives de la Drôme possèdent une quantité de pièces : sauf-conduits, ordres d'approvisionnements, etc., délivrés par Gaspard de Chénerilles, au nom du comte de Sault, et qu'a bien voulu nous communiquer M. Lacroix, archiviste de ce dépôt.
Les fils de son second mariage sont pourvus de legs importants aussi : 1° Louis (que nous avons cité déjà), qu'il fit son héritier de commun avec Antoine, aîné du premier lit, et auquel il donne en préciput les droits qu'il a sur la seigneurie des Sièyes, avec haute et basse juridiction, moulin, pré, etc., avec les autres droits qu'il soutient en évocation devant le Parlement de Grenoble, contre la dame de Villemus (1) ; 2° Jean, appelé le capitaine de Chénerilles, reçoit 500 florins d'or ; c'est de lui, comme nous allons l'indiquer, que descend la branche des Isoard représentée encore à Aix (2) ; 3° Elzéar, à qui le testateur ordonne d'être moine au couvent de Saint-Victor de Marseille, où, arrivé et ayant pris l'habit religieux, on lui comptera 300 florins ; 4° François, auquel il est aussi ordonné d'être ecclésiastique ou religieux de Saint-Jean de Jérusalem et qui reçoit aussi 500 florins d'or.
(1) Louis Isoard, seigneur des Sièyes, plus tard seigneur de Peynier, indiqué comme étant, au moment des dispositions de son père, au service, devint maître d'hôtel du roi, chevalier de l'Ordre de Saint-Michel. C'est lui qui, le premier, fit ouvrir en sa faveur le testament de son grand-père, René de Matheron, dont il porta le nom. Il passa une partie de sa vie à la Cour et habita ensuite Marseille. Il s'était marié avec Marguerite aliàs Madeleine de Ferrier de Saint-Julien, fille d'Honoré, coseigneur de Riez, et d'Honorée de Roux de Lamanou, dame de Majastre, dont il n'eut qu'un fils, mort jeune, et deux filles, Honorade, mariée, en 1572, à Pierre d'Arbaud, seigneur de Bargemon, et Marguerite, qui épousa Christophe de Vento, ambassadeur à Constantinople.
(2) Jean d'Isoard, coseigneur de Puymichel, appelé le capitaine de Chénerilles. Il eut, soit du roi Charles IX, soit du comte de Tende, gouverneur de Provence, diverses commissions pour commander des troupes catholiques (a). Le 7 mars 1365, il est nommé pour trois ans viguier de Digne. Le 6 novembre 1514, il avait épousé (écr. Melchior Hermite, notaire de Digne) Catherine de Bruni, de Carpentras, fille de Jean, coseigneur de Venasque et Saint-Didier, et de Marguerite d'Astoaud (b). De ce mariage vinrent trois fils : Annibal, qui se fit religieux ; François, chevalier de Malte, qui mourut, en 1604, commandeur d'Omps, et Claude, l'aîné qui perdit la vue au siège de la Rochelle, en 1572, eut une pension de 300 livres du roi et se maria : 1° en 1578, avec Catherine Reynard, dont il n'eut pas d'enfants ; 2° en 1608, avec Honorade de Tributiis, dont il eut Jean-Baptiste, qui a continué la descendance de la famille, à Aix, par son mariage avec Claire de Grasse.
(a) Brevet de Charles IX ou capitaine Jean Isoard de Chénérilles, pour lever et commander une bande de 300 hommes aguerris sous les ordres supérieurs de M. de la Molle, donné à Fontainebleau, 2 mars 1567.
(b) Catherine de Bruni testa devant Jacques Mollin, notaire d'Aix, le 23 janvier 1572 ; elle se dit veuve de noble Jean Isoard, écuyer, sieur de Chénerilles, et laisse son bien à ses trois fils, auxquels elle substitue sa sœur Nicole, femme de Claude de Corriolis, seigneur de la Bastide, à laquelle elle laisse divers vêtements de soie et ses fourrures.
Il lègue encore à son fils aîné tous les droits qu'il possède sur le château, la seigneurie, la bastide et juridiction de Malijay (Maligassio), et pour lesquels il est également en procès, à Grenoble, avec la vicomtesse de Mealhes. Son fils Louis, dit-il, est-en ce moment à la Cour, au service du roy de France.
Il reconnaît devoir 45 écus d'or à sa femme, Marguerite de Matheron, et il lui laisse la jouissance du nécessaire dans sa maison et les revenus de plusieurs terres, vergers, aux environs de Digne ; en outre, elle jouira des revenus de ses enfants jusqu'à leur âge de vingt-cinq ans, sans avoir de comptes à leur rendre. Ses héritiers distribueront les legs de sa succession à leurs frères et soeurs et payeront ses dettes. Si ses deux héritiers décédaient sans enfants, son fils Gaspard en hériterait, à moins que celui-ci ne fût religieux : au défaut de tous, les filles arriveraient à sa substitution par ordre de primogéniture.
Enfin, aucun de ses enfants ne pourra rien entreprendre sans le consentement de Guilhaume de Matheron, seigneur de Peynier, leur oncle, et en outre son fils Gaspard ne fera rien sans l'avis de son frère aîné Antoine.
Fait à Digne, dans sa maison, près des remparts ; témoins : Galantin Almaric, écuyer, seigneur d'Esclangon; maître Pierre Gaudemar, notaire ; Laurent Faucon et Claude Gauthier, orfèvres, écrivant Melchior Ermite, notaire.
Copie extraite pour Louys Ysoard de Matheron, seigneur de Peynier (Podionerii), en décembre 1585.
Jacques Isoard avait deux frères et deux sœurs : Guilhaume, dont nous ignorons la destinée ; Georges, religieux trinitaire à Tarascon ; Catherine, qui avait épousé noble Pierre Clariani, de Colmars, et Favette, qui se maria, en 1505, à Antoine Esmivy, seigneur de Moissac.
Ils étaient, tous les cinq, enfants de Louis Ysoard, écuyer, seigneur de Chénerilles, d'Esparron, du Chaffaud et autres fiefs, qualifié de generosus scutifer, qui avait épousé, au château de Sainte-Tulle, le 27 octobre 1479 (1), « noble et généreuse demoiselle » Jeanne de Villemus, dame en partie de Viens (2), fille de défunts « magnifique» Jean de Villemus, seigneur de Montjustin, Sainte-Tulle, Montfuron et autres lieux, et Louise de Sabran-Forcalquier (3). La future procédait du consentement de son oncle, « magnifique chevalier » Fouquet d'Agoult, seigneur de Sault et de sa vallée, représenté au contract par « magnifiques écuyers » Raymond d'Agoult, seigneur de Cipiéres, et Talon, seigneur de Limans, ses tuteurs et parents.
En 1481, Palamède de Forbin avait, au nom du roi, confirmé Louis Isoard dans la possession de sa seigneurie de Chénerilles, que les maîtres rationaux lui contestaient, comme ayant jadis appartenu au domaine royal, l'autorisant à y exercer la haute justice et à y tenir fourches et pilori.
On a le testament de Jeanne de Villemus, sa femme, fait en 1491, et le sien propre, fait à Digne, le 7 mai 1492, devant Antoine Hermite, en présence de Jean de Rochas, seigneur d'Aiglun.
(1) Louis Fabry, notaire de Manosque. — M. Paul Arbaud a bien voulu nous donner une copie du temps de ce contrat de mariage.
(2) Pierre de Villemus, son frère, n'eut qu'une fille, qui épousa Pierre de Glandevès, baron de Faucon, lequel releva le nom très ancien des Villemus.
(3) Celle-ci fut la dernière d'un important rameau de la maison des Sabran. Son testament se trouve aux notes étendues de Jacques Lambert, année 1473 (aliàs 1471), 28 avril, folio 248, ancien notaire de Manosque, étude Bérenguier; elle est qualifiée dame de Viens, Oppède, Gignac, Saint-Pierre de Tossis, en partie d'Ongles et de Sainte-Croix.
Ledit Louis Ysoard, seigneur de Chénerilles, était à son tour fils de Jacques Isoard, écuyer, seigneur aussi de Chénerilles, d'Esparron, de Clémensane, de Courbons, qualifié aussi « généreux écuyer », qui épousa en premières noces Alix de Glandevès, sa parente, fille de Pierre, chevalier, et de Marguerite d'Oraison ; il n'eut pas d'enfants de cette alliance et se remaria, en novembre 1440, avec Constance Hugoleny, fille de Bertrand, seigneur de Romanil et de Lagoy. Son alliance avec une fille de la maison des Hugoleny indique suffisamment quelle situation importante il occupait. Il avait une sœur qui, en 1475, épousa Jacques de Montfort, des Mées.
Jacques était lui-même fils d'Antoine Ysoard, écuyer, qui, le 2 décembre 1419, rendit hommage pour ses seigneuries de Clémensane, Esparron et la Bastide d'Aiglun, et qui, en 1427, fit l'acquisition de la seigneurie ou village de Chénerilles, dont ses descendants portent encore le nom. Il avait épousé Marguerite de Glandevès, fille d'Isnard, chevalier, d'une des plus importantes maisons de la Provence.
Les preuves de noblesse, dressées devant les commissaires en 1666, ne remontent pas au delà de lui et ne disent rien de plus sur sa famille : mais les recherches que nous avons faites aux livres des hommages ou reconnaissances féodales de l'ancienne Cour des Comptes de Provence, déposés aujourd'hui aux archives départementales des Bouches-du-Rhône, nous ont permis de retrouver que, le « 10 octobre 1399, nobilis et circonspectus vir dominus Johannes Isoardi, licent. in legibus... de Digna », par procuration de Béatrix, son épouse (selon acte reçu par noble Savin, notaire), prête hommage entre les mains de magnifique seigneur Bernard Flamigii, chevalier, au nom du roi, pour des portions des seigneuries de Courbons et d'Entrages (Antragiis), au bailliage de Digne. (Page 98 du folio en parchemin n° 4, classé aux archives série B, 758, et sous le titre de : Recognitio pro Beatrixa, uxor Joannis Isoardi, de Ligna.) D'autre part, le 20 juin 1351, noble François Isoard, de Digne, coseigneur d'Entrevènes, qualifié viguier du Puget, fait une reconnaissance au Domaine pour les biens nobles qu'il possédait dans les communes de Saint-Martin, de Villeneuve, de Moissac et d'Allos. Ses reconnaissances sont au folio 88 du même volume.
Déjà, le 14 avril 1331, « nobilis Bononatus Isoardi Dignensis » (Bienvenu Isoard, de Digne) avait prêté hommage pour une portion de la seigneurie de Montclar.
Antoine Isoard, qui acquit, en 1427, la seigneurie de Chénerilles, était-il fils de Béatrix et de Jean, et celui-ci l'était-il de Bienvenu ou de François ? Nous ne saurions le préciser, faute de documents ; mais tout porte à croire qu'ils appartenaient à la même famille.
L'érudit historien des Mées, M. Esmieu, indique, dans sa savante notice (1) sur cette petite ville, qu'elle fut le berceau des Isoard de Chénerilles, qui passèrent ensuite à Digne, et il en cite notamment plusieurs qui y remplissaient, dès le XIIIe siècle, des fonctions importantes et y apparaissent avec des qualifications que l'usage n'attribuait qu'aux nobles importants. Ainsi Raymond Isoardus, syndic du pays en 1270, est qualifié de domicellus, damoiseau ; noble Esprit, juge des Mées, et noble. Bertrand Isoard sont signalés au siècle suivant.
On remarquera que ces nombreuses seigneuries que possédèrent les Isoard dès le XIVe siècle sont presque toutes situées aux environs de Digne et témoignent que les membres de cette famille avaient une importance marquée, dans cette ville, qu'ils habitaient. Mais, y vivant simplement et éloignés de la Cour des anciens Comtes souverains du pays, ils n'ont pas eu l'éclat et l'importance dont brillèrent les représentants d'autres familles qui, sans être plus nobles, ni de races plus anciennes, jouirent des faveurs de leurs princes et eurent plus tard leurs historiens et leurs apologistes surtout.
(1) Digne, 1803, Farjon, imprimeur. — Voir aux pages 189, 352, 412, 438 de cet ouvrage.
ARMOIRES DES ISOARD DE CHENERILLES
Telles qu'elles étaient devant la porte du château de Chènerilles, dessin du XVIIe Siècle.
On remarquera que ces nombreuses seigneuries que possédèrent les Isoard dès le XIVe siècle sont presque toutes situées aux environs de Digne et témoignent que les membres de cette famille avaient une importance marquée, dans cette ville, qu'ils habitaient. Mais, y vivant simplement et éloignés de la Cour des anciens Comtes souverains du pays, ils n'ont pas eu l'éclat et l'importance dont brillèrent les représentants d'autres familles qui, sans être plus nobles, ni de races plus anciennes, jouirent des faveurs de leurs princes et eurent plus tard leurs historiens et leurs apologistes surtout.
Le célèbre historien d'Apt, Remerville, dit, dans ses manuscrits, que Thibaud Isoard, chevalier, vivait dans cette ville en 1250, que sa fille épousa Bertrand de Bot, que ces Isoard firent agrandir la cathédrale.
Peiresc, qui eut dans ses recherches l'occasion de retrouver et de signaler les Isoard, les reliait aux anciens comtes du Diois, tout comme les d'Agoult et les Artaud de Montauban. De nos jours, le marquis de Pisançon, dans son Allodialité en Dauphiné, soutient aussi cette thèse.
Une étude approfondie des chartes du bas Dauphiné et du Gapençais pourrait donner la preuve de cette origine, et il ne serait pas impossible de lier avec nos Isoard de Digne Guilhaume Isoard, qui, en 1350, prêtait hommage au Dauphin pour ses terres nobles du bas Dauphiné, sur les confins de la haute Provence, ni Jean Isoard, chevalier, compris vers cette époque dans un rôle des gentilshommes de ce pays et que cite le célèbre historien Guy Allard.
Voici quelques autres hommages retrouvés aux anciens registres de la Cour des Comptes ou des maîtres rationaux de Provence, qui intéressent plus particulièrement les Isoard de Chénerilles et dont il est aisé de prendre, comme nous l'avons fait nous-même, communication aux archives départementales de Marseille :
6 juin 1351. —Pierre Isoard, prévôt de l'église de Saint-Jacques de Barrême, que les documents anciens sur les Isoard de Chénerilles rattachent à leur maison, fait reconnaissance féodale pour les biens que sa prévôté possède dans le mandement des châteaux de Saint-Étienne, de Théniers, de Chaudon et Saint-Léger.
1399. — Hommage de noble dame N. Ysoarde, de Digne, épouse de noble Pierre Tholosani, de Sisteron,
22 octobre 1480. — Hommage pour noble Boniface Isoard, scutifer, écuyer, pour ses coseigneuries de Courbons et les Sièyes. (Page 274, v°, vol. B, n° 781 des archives.) Boniface Isoard était fils d'Antoine, l'acquéreur de la seigneurie de Chénerilles ; il avait épousé, en 1480, Louise de Montfaucon, qui était veuve de lui en 1482. Or, le même an et le même jour, 22 octobre 1480, Louis Isoard, seigneur de Chénerilles, son neveu et fils de son frère Jacques, rend aussi hommage pour ses seigneuries de Chénerilles et d'Esparron. (Folio 279 du même volume.) On trouve ailleurs une autre reconnaissance dudit Louis, pour ses droits sur Chénerilles, à la même date.
1560. — Reconnaissance féodale de noble Louis Isoard (fils de Jacques), pour ses seigneuries des Sièyes et de Peynier, celle-ci à lui venue de Jeannette de Matheron, sa mère.
1537.— Reconnaissance de noble Louis Ysoard (fils de Jacques et de son deuxième mariage avec Marguerite de Matheron), pour sa seigneurie des Sièyes.
1560. — Reconnaissance de Gaspard Isoard, écuyer, agent général de Mgr le comte de Sault, comme frère et héritier d'Antoine Isoard, pour la seigneurie de Chénerilles. (Page 126, registre n° 791.)
7 juillet 1560. — Reconnaissance du même, pour ses droits sur Chénerilles.
1582. — Reconnaissance du même, encore pour sa coseigneurie de Lincel. (Page 119, vol. 795.)
Et à propos de la maison des Amalric, citée plus haut, nous signalerons, pour l'histoire de cette famille, une reconnaissance passée par Jacques, l'un d'eux, en juillet 1396, pour ses seigneuries d'Esparron, de la Bastide, de Lambert, d'Aynac, Saint-Vincens, Roquebrune, consignée au volume, série B, n° 758, déjà mentionné, des anciennes reconnaissances féodales.
PAUL DE FAUCHER.
Source: http://gillesdubois.blogspot.com/2009/11/les-isoard-de-chenerilles.html | Media object | Armes de la famille de Prelle de la Nieppe Format: image/png Image dimensions: 800 × 974 pixels File size: 833 KB Type: Coat of arms Highlighted image: yes Note: Gironné d’or et de gueules de dix pièces, chaque giron de gueules chargé de trois croix recroisettée… Gironné d’or et de gueules de dix pièces, chaque giron de gueules chargé de trois croix recroisettées au pied fiché d’argent ; au chef d’argent chargé de trois étoiles à six rais de gueules.
Heaume : couronné
Cimier : une aigle issante d’or
Lambrequins : d’or et de gueules
Devise : raison partout
Armes modélisées par Arnaud de Prelle sous inkscape 201204
© genealogie.deprelledelanieppe.be 2012 Note: PRELLE de la NIEPPE (de) PRELLE de la NIEPPE (de)
ARMES : gironné de dix pièces d'or et de gueules, chaque giron de gueules chargé de trois croisettes recroisettées au pied fiché d'argent, les pieds dirigés vers l'abîme ; au chef d'argent chargé de trois étoiles à six rais de gueules. Heaume d'argent couronné. Lambrequins d'or et de gueules. Cimier : une aigle issante d'or.
BIBLIOGRAPHIE :
- Annuaire de la Noblesse de Belgique 1890, I, 154 ; et passim ab 1862, 161.
- Vicomte Roger de Prelle de la Nieppe, Les seigneuries suzeraines de la Nieppe et Berlette et leurs vicomtes (1931).
- René Goffin, Généalogies nivelloises, I, 162.
- Poplimont, La Belgique héraldique, IX, 55-60.
- Xavier de Ghellinck, Armorial et historique des Alliances, III, 117.
- Edgar de Prelle de la Nieppe, Epitaphier de Nivelles, 30-34, extrait des "Annales de la Société archéologique de l'arrondissement de Nivelles, IV (1891).
- Troostembergh, Quarters, II, 538. Publication: Collection "ETAT PRESENT" a.s.b.l.
Bruxelles Citation details: Tome XV, p.75 Date of entry in original source: 1967 Quality of data: primary evidence Note: Prelle (de) (anciennement Compère de Presles) Gironné de dix pièces d'or et de gueules, chaque … Prelle (de) (anciennement Compère de Presles) Gironné de dix pièces d'or et de gueules, chaque giron de gueules chargé de trois croisettes recroisettées au pied fiché d'argent, les pieds dirigés vers l'abîme, au chef du même, chargé de trois étoiles du second. Casque couronné.
Source: J.B. Rietstap et ses compléments. Quality of data: primary evidence Note: PRELLE de la NIEPPE (de) (Feluy, comté de Hainaut). 1499. PRELLE de la NIEPPE (de) (Feluy, comté de Hainaut). 1499.
Issue de Jehan Compère, suppléant des échevins de Feluy dès 1499, mayeur de Feluy, mayeur de l'Escaille et du Croquet, époux de Grégoriette de Somaing. Son fils Jehan Compère dit de Prelle est échevin et bailli de Feluy. Charles de Compère dit de Prelle, écuyer, son fils Antoine, mort en 1644, et son petit-fils Emmanuel (1629-1700) sont baillis d'Aiseau.
Charles de Prelle dit Compère (1631-1698) est capitaine de cuirassiers en 1667, Edgar de Prelle de la Nieppe (1854-1915) est conservateur au Musée Royal d'armures de Bruxelles.
Trois veneurs à la vénerie royale de Boitsfort au XVIIe siècle, deux baillis de Châtelet aux XVIIe et XVIIIe siècles.
Seigneurs de Picquendaele, la Nieppe et Berlette.
Reconnaissance de noblesse en 1823.
A consulter : René Goffin, Compère, Coppe et de Prelle, dans Généalogies Nivelloises, 1951, page 162.
Source: Anciennes Familles de Belgique, Jean-François Houtart, Association Royale Office Généalogique et Héraldique de Belgique, p. 127, 2008. PRELLE.
Gironné d’or et de gueules de dix pièces, chaque giron de gueules chargé de trois croix recroisettées d'argent ; au chef d’argent chargé de trois étoiles à six rais de gueules. Heaume couronné. Cimier : une aigle d'or issante.
Le Carpentier nomme parmi les familles patriciennes de la ville de Cambray les Compère de Presles (Hist. de Cambray et du Cambrésis, p. 270). A la page 676, il cite Eustache Compère de Presles, écuyer, bailli de Saint-Aubert.
Le 2 mars 1668 les hérauts d'armes Jean Bouhelier et Jean de Launay signèrent une déclaration de noblesse où ils faisaient descendre, par bâtardise, les Compère établis au wallon Brabant de la maison d'Enghien d'Havré. C'est sans doute l'écu des Compère, gironné comme celui de la maison d'Enghien, qui leur inspira ce rapprochement. Ils rattachaient, en même temps, les Compère du Brabant aux Compère de Presles du Cambrésis. Au commencement du dernier siècle, le roi d'armes van Berckel, plus consciencieux pourtant que le trop fameux Jean de Launay, confirma cette filiation qui fut de nouveau constatée par les hérauts d'armes en 1775.
Sans remonter à des temps plus reculés, nous dirons que la famille Compère, connue depuis sous le nom de de Prelle, était honorablement établie à Nivelles au milieu du seizième siècle.
On voyait ses armes en plusieurs lieux: "sur une verrière à la maison portant pour enseigne aux trois Pucelles, sur le Grand-Marché ; à l'église de Sainte-Gertrude sur les volets d'un tableau représentant l'Adoration des rois mages : une inscription portant la date de 1557 rappelait que ces armes étaient celles de mademoiselle Isabeau Compère ; sur une verrière à l'église de Notre-Dame avec la date de 1545 ; à l'église des Jésuites, ci-devant paroisse de Saint-Georges, sur une verrière avec la date de 1550 ; à l'église des Récollets sur le tombeau de François van den Hofstadt dit Tenremonde, seigneur de Bornival, mort 27 janvier 1545." (Attestation du notaire Del Estienne, à Nivelles 3 février 1702.)
Ces armes étaient figurées de la manière suivante : Écartelé ; au 1 de de Prelle, comme il est blasonné en tête de cet article ; au 2 d'azur au chevron accompagné de trois trèfles d'argent ; au 3 d'or à la hure de sanglier au naturel ; au 4 d'argent à la fasce de gueules accompagnée en chef de trois merlettes rangées du même.
A l'église du village d'Arquennes, près de Nivelles, on voyait sur un ancien tableau les armoiries en losange de la donatrice : mi-parti de Compère comme nous venons de le voir et mi-parti d'azur à la croix d'argent. (Attestation donnée à Nivelles 27 juin 1714 par le notaire du Houx, qui déclare de plus " avoir vu l'original en parchemin d'un acte passé devant les mayeur et échevins de Jumet près de Gosselies 28 mars 1583, où se voit que Jean Compère avait été conjoint avec Suzanne de Bousies dite de Vertain").
Source: Annuaire de la noblesse de Belgique 1862, pp. 161-163. Note: Cette famille, anciennement Compère de Presles, originaire du Cambrésis, est citée par le Carpentier… Cette famille, anciennement Compère de Presles, originaire du Cambrésis, est citée par le Carpentier, page 270, au nombre des plus anciennes familles de Cambrai. A la page 676, il mentionne qu’Eustace Compère de Presles, écuyer de saint Aubert, est cité dans deux chartes de l’abbaye de saint Aubert des années 1493 et 1500.
Une déclaration de noblesse des hérauts d’armes Jean Bouhelier et Jean de Launay, en date du 2 mars 1668, porte que les Compère établis au Brabant wallon sont issus, par bâtardise de la maison d’Enghien d’Havré et se rattachent aux Compère de Presles du Cambrésis. Cette attestation fut confirmée par le roi d’armes van Berckel, au commencement du XVIIIe siècle et plus tard, en 1775, par les rois d’armes de la contrée.
Les Compère, uniquement connus aujourd’hui sous le nom de de Prelle, sont honorablement établis depuis le XVIe siècle à Nivelles, où l’on retrouve leurs armes, ainsi qu’à l’église du village d’Arquennes.
A Nivelles, ces armoiries se distinguaient d’abord sur une verrière de la maison portant pour enseigne : Aux trois Pucelles, sur le grand marché.
A l’église de Sainte-Gertrude, les armoiries de mademoiselle Isabeau Compère étaient figurées avec la date de 1557 sur les volets d’un tableau représentant l’Adoration des rois mages.
On les voyait encore : avec la date de 1545, sur une verrière de l’église de Notre-Dame ; avec la date de 1550, sur une verrière de l’église des Jésuites, d’abord paroisse de Saint George; enfin, à l’église des Récollets, sur le tombeau de François van den Hofstadt dit Tenremonde, seigneur de Bornival, mort le 27 janvier 1545.
Ces diverses indications ont été attestées, sous le sceau de son office, par le notaire Del Estienne, à Nivelles, le 3 février 1702.
Quant aux armoiries placées dans l’église d’Arquennes, elles étaient peintes en losange sur un tableau ; mi parti Compère, mi parti d’azur à la croix d’argent.
Le notaire du Houx qui l’atteste à Nivelles, le 27 juin 1714, déclare en outre avoir vu «l’original en parchemin d’un acte passé devant les mayeur et échevins de Jumet près de Gosselies, du 28 mars 1583, où se voit que Jean Compère avait été conjoint avec Suzanne de Bousies, dite de Vertain. »
Source: La Belgique Héraldique, Poplimont. Note: PRELLE DE LA NIEPPE (de) PRELLE DE LA NIEPPE (de)
Armes : gironné d'or et de gueules de 10 pièces, chaque giron de gueules chargé de 3 croisettes recroisettées au pied fiché d'argent, au chef d'argent chargé de 3 étoiles à 6 rais de gueules. Heaume : couronné. Cimier : une aigle d'or issante.
La devise de cette famille, qui n'est pas mentionnée dans l'armorial hollandais est : Raison partout.
L'annuaire de 1862 (p. 161) a donné de la généalogie de cette famille la partie qu'il avait été possible de vérifier à cette époque. Depuis lors, nous appuyant sur les travaux de Butkens, de Laurent Le Blond et sur un manuscrit découvert chez M. Crombez, l'ancien bourgmestre de Tournay, et déposé à la bibliothèque de cette ville, nous aidant des pièces réunies dans le but de vérifier certaines assertions aventureuses des hérauts d'armes de Launay et Bouhelier, nous nous sommes mis à même de présenter cette année un travail soigneusement étudié.
I. André Compère, dit de Prelle, avait sans doute un frère établi dans la même ville, car nous relevons des alliances qui indiquent qu'à l'époque où commence cette généalogie il y avait d'autres personnages que ceux que nous mentionnons.
Il portait, selon le manuscrit de Tournay, de gueules au chef d'argent chargé de 3 étoiles à 6 rais de gueules.
Il épousa Marie d'Havrech-Enghien, portant gironné d'or et de gueules de dix pièces, chaque giron de gueules chargé de trois croisettes recroisettées au pied fiché d'argent. C'est la combinaison de ces armoiries qui donna naissance à l'armoirie actuelle. Cette manière de créer des armoiries nouvelles était très commune à cette époque et se retrouve souvent dans les familles qui ont un chef, un coupé ou un parti.
Source: Annuaire de la noblesse de Belgique de 1890, pp. 154-155. Note: Noblesse belge d'aujourd'hui: Volumes 1 à 2 (Blaise d'Ostende à Arlon) Noblesse belge d'aujourd'hui: Volumes 1 à 2 (Blaise d'Ostende à Arlon)
de Prelle de la Nieppe
Venu du Brabant, Charles Compère, bailli d'Ayseau, se disant fils d'une Bousies, eut Antoine dont le fils devint Charles de Prelle.
Reconnus nobles en 1823, nous ne savons sur la base de quoi.
Les lecteurs de l'Eventail, organe mondain et non juridique, ont pu lire le 29 juin 1930 le texte suivant: " Après décision française judiciaire du 7 juin 1930, ont été visées et enregistrées par le ministre de la Justice agissant par délégation du garde des sceaux et par le ministère des Affaires étrangères à Paris, les reconnaissances du titre de vicomte en faveur de Roger, Alain et Reginald de Prelle de la Nieppe, descendants respectivement aux quatrième et cinquième degrés de Hyacinthe-François de Prelle, vicomte de la Nieppe et de Berlette.
D'après la convention franco-belge, les décisions des cours et tribunaux rendus en matière civile dans l'un des deux Etats, ont dans l'autre l'autorité de la chose jugée."
Relevons simplement les erreurs juridiques de ce texte:
1. Le ministre de la Justice étant garde des sceaux ne peut et ne doit pas se donner délégation à lui-même.
2. Les seigneuries de la Nieppe et de Berlette étaient vicomtières donc de moyenne justice mais n'entraînait (sic) pas un titre de vicomte pour ses propriétaires.
3. En tous cas, il ne pouvait y avoir qu'un seul vicomte, à supposer qu'il y en eut un, quod non, c'est le possesseur du fief.
4. On pouvait être régnicole des Pays-Bas et relever un fief en France et vice versa en vertu du traité de Cambrai de 1529 (…)
5. D'après la convention franco-belge, les décisions judiciaires ne sont exécutoires dans l'autre pays qu'après exéquatur, et celle-ci est refusée si la décision est contraire à l'ordre public, ce qui est patent en l'espèce puisque le seul tribunal compétent pour statuer sur le statut personnel de Belges domiciliés en Belgique est celui de leur domicile.
6. Même en droit français, le tribunal français qui a rendu ce jugement est incompétent, a fortiori l'exéquatur est impossible ; et il serait curieux de savoir quel tribunal s'est montré aussi ignorant du droit…
Nous croyons d'ailleurs que même les de Prelle de la Nieppe en sont convaincus car ils n'ont jamais osé porter leur titre de vicomte en Belgique, et sont restés "compères" comme devant. Note: Familles nobles de Belgique d'origine française (cinquième article). Familles nobles de Belgique d'origine française (cinquième article).
PRELLE.
Cette famille, une des plus anciennes du Cambrésis, était connue primitivement sous le nom de Compère de Presles, d'après Le Carpentier, qui, dans son Histoire de Cambrai, mentionne Eustace Compère de Presles, écuyer, comme figurant dans deux chartes de l'abbaye de Saint-Aubin, des années 1493 et 1500.
Jean Delaunay et Jean Bouhelier, hérauts d'armes, disent, dans une déclaration de noblesse en date du 2 mars 1668, que les Compère, établis dans le Brabant-Wallon, sont issus par bâtardise de la maison d'Enghien d'Havré, et se rattachent aux Compère de Presles du Cambrésis. Ils ne sont plus connus aujourd'hui que sous le nom de de Prelle. Jean-Charles de Prelle, seigneur de Berlette, né à Saint-Omer en 1669, s'établit à Nivelle (sic). L'aîné de ss fils, Charles-Simon-Ghislain de Prelle, né en 1702, capitaine au régiment de Starhemberg, fut tué dans la guerre contre les Turcs, le 4 juillet 1738. Le plus jeune, Hyacinthe-François-Bernard de Prelle, né à Nivelles en 1711, continua la descendance, qui a fourni deux rameaux. L'un était représenté de nos jours par Emmanuel de Prelle, conseiller à la cour d'appel de Bruxelles ; l'autre, par Auguste de Prelle, juge de paix à Nivelles, décédé le 23 mai 1865, dont le fils aîné, Arthur de Prelle, a épousé à Anvers, en 1859, Caroline-Marie Gheyssens.
Armes: gironné d'or et de gueules de dix pièces, chaque giron de gueules chargé de trois croix recroisettées d'argent ; au chef d'argent, chargé de trois étoiles à six raies (sic) de gueules.
Il y avait en Normandie une famille de Prelle dont le nom s'écrivait aussi Prael, orthographe qui semblerait indiquer une origine flamande ou brabançonne. En 1696, Jacques du Prael, écuyer, sieur de Maubré, et Guillaume du Prael, écuyer, prêtre-curé d'Amfreville, firent enregistrer leur blason dans l'Armorial général de France (registre de Caen) : d'argent, au chevron de sable, accompagné de trois trèfles de même. (Voyez pl. C. U.)
Source: M. Borel d'Hauterive, Annuaire de la Noblesse de France et des maisons souveraines de l'Europe, 1883, p. 197. Quality of data: unreliable evidence | Last change | February 1, 2011 – 00:14:08
by: apn | |
|