Note | Pendant son très court règne, l'empereur Pétrone Maxime avait chargé Avitus, un noble auvergnat, d'assurer la défense des Gaules. Cet Avitus, qui avait déjà fait ses preuves sous les ordres d'Aetius, le vainqueur des Huns, tira très honorablement son épingle du jeu et, pour un temps, les Barbares suspendirent leurs déprédations.
À la mort de Pétrone, massacré par la foule romaine (2 juin 455), l'idée vint à Avitus de s'emparer du trône impérial vacant. Il fit alliance avec les Wisigoths de Théodoric II, et, grâce à leur appui, il parvint à imposer son autorité au Sénat et au peuple de Rome. Il faut dire que la Ville venait d'être mise à sac par les Vandales du roi Genséric (du 16 au 29 juin 455) et n'était plus guère en état de s'opposer à qui que ce fût, même à un gaulois, empereur fantoche.
Mais si le Sénat et le peuple de Rome comptaient pour du beurre, ce n'était le cas de Ricimer, un militaire d'origine Suève qui commandait en chef les forces "romaines" stationnées en Italie. Tant que les Wisigoths furent là pour soutenir leur créature, Ricimer "mordit sur sa chique", s'accommodant tant bien que mal de cette baudruche prétentieuse et luxurieuse qu'était Avitus. Mais quand les Barbares de Théodoric eurent quitté la Péninsule italienne pour s'en aller disputer l'Espagne aux Suèves, Ricimer, qui jouissait d'un immense prestige après avoir infligé une cuisante défaite aux Vandales de Genséric, signifia à Avitus que son règne était terminé (16 octobre 456).
Bonasse (ou méprisant), Ricimer offrit au souverain déchu le poste d'évêque de Placentia. Mais les Sénateurs romains, qui poursuivaient d'une haine tenace ce Gaulois qui avait prétendu être leur maître, s'opposèrent à cette mesure de clémence et réclamèrent à cor et cri la tête d'Avitus. Celui-ci n'eut que le temps de prendre la poudre d'escampette pour rejoindre ses chers monts d'Auvergne.
Il mourut en chemin dans des circonstances restées obscures.
La dépouille mortelle d'Avitus fut inhumée décemment à Brioude, aux pieds des reliques de saint Julien.
Source: Eric de Hults sur Geneanet.org. |